Welcome Tips & Community Dr. Zebro's advice Défrisage des cheveux texturés des enfants
Défrisage des cheveux texturés des enfants

Défrisage des cheveux texturés des enfants

Le défrisage est une technique chimique qui modifie de façon irréversible la structure naturelle du cheveu.

Qu’il soit bouclé, frisé ou crépu, ce procédé casse les liaisons internes qui maintiennent la frisure afin de réorienter le cheveu et d’obtenir une texture lissée ou moins frisée de manière permanente.

Très agressif pour le cheveu, ce type de défrisage repose sur un pH fortement alcalin. Mal maîtrisé, une seule application peut brûler le cuir chevelu encore fragile de l’enfant et, pire encore, endommager de manière irréversible ses follicules pileux. Cela compromet gravement son capital capillaire et peut freiner durablement le développement de sa chevelure future. Dans cet article, nous allons citer les différentes méthodologies du défrisage et voir ensemble les risques liés à cette pratique notamment chez les enfants pour ensuite proposer des alternatives au défrisage pour embellir les cheveux texturés des enfants.

L’histoire du défrisage :

Le défrisage apparaît au début du XX siècle, en pleine période de ségrégation aux États-Unis.
Il est initialement vu comme un moyen pour les personnes afro-descendantes de se conformer aux standards occidentaux imposés à l’époque. Le défrisage connait ses débuts dans les années 1920 et se répand par la suite dans les salons de coiffure afro-américains et ceci en utilisant principalement des produits à base la soude, très agressifs mais efficaces.

Vers les années 1960/70, plusieurs mouvements voient le jour pour valoriser l’afro et la texture naturelle du cheveu afro, néanmoins, le défrisage reste très présent comme pratique.

Ce n’est que dans les années 1980/90 que les marques industrialisent le processus du défrisage ou lissage et lancement des défrisants “no-lye” (sans soude) pour réduire les brûlures qui marque l’arrivée du thioglycolate, une autre famille chimique moins agressive pour le cuir chevelu.

Une prise de conscience marque les années 2000 grâce à de nombreuses études scientifiques qui soulignent le risque du défrisage (irritations, fragilisations du cuir chevelu, alopécie et d’autres effets endocriniens…)

Quelles sont les différentes méthodologies de défrisage ? Comment défriser les cheveux texturés ? 

1.     1. Le défrisage à la soude (Hydroxyde de sodium)

C’est l’un des plus anciens et des plus puissants. On utilise l’hydroxyde de sodium une base très forte capable de casser rapidement et efficacement les liaisons du cheveu pour l’assouplir et le raidir.

La soude a un pH très élevé (pH 12 – 14) qui nécessite une application de crème protectrice sur le cuir chevelu pour éviter les brûlures.

2. Le défrisage sans soude (No-lye)

C’est aussi un défrisage traditionnel, mais plus “doux” que la soude. On utilise l’hydroxyde de calcium (lime relaxer), l’hydroxyde de lithium ou l’hydroxyde de potassium

Dans ce genre de défrisage, on retrouve des huiles (comme l’huile d’olive) et d’autres ingrédients qui contribuent à hydrater et préserver la santé des cheveux.

Moins irritant pour le cuir chevelu, mais assèche beaucoup la fibre et peut favoriser la casse des cheveux.

3. Le défrisage au thioglycolate (acide thioglycolique)

Appelé aussi défrisage thiolé est une technique de lissage à froid qui réduit la frisure des cheveux en rompant une partie des liaisons de la kératine grâce à un produit réducteur (à base de thiols), suivi de l'application d'un fixateur pour reconstruire ces liaisons dans une nouvelle forme

On y trouve, le thioglycolate d’ammonium ou le thioglycolate de sodium ou potassium.

Moins fort que la soude, mais toujours permanent.

4. Le défrisage texturisant (Juste assouplissant)

Pour ce type de défrisage, on utilise les mêmes produits (soude ou thioglycolate) mais avec un temps de pose très court et une action partielle. Le but étant d’assouplir légèrement la texture.

5. Autres techniques pour défriser ou lisser les cheveux texturés 

Le lissage brésilien /tanin /protéine, ou le lissage japonais ou encore lisseur/brushing. Ce sont des techniques qui permettent de gainer le cheveu sans modifier définitivement la structure. Des méthodes temporaires donc non considérées comme du défrisage chimique.

Défrisage et cheveux texturés des enfants 

Plusieurs questions se posent : peut-on défriser les cheveux des enfants ? Si oui, à partir de quel âge ? Quels sont les risques, les précautions à prendre et quelles alternatives existent ?

Plusieurs raisons expliquent le désir de défriser les cheveux texturés des enfants

Lorsqu’on évoque le défrisage chez les enfants, on pense surtout aux petites filles, qui sont beaucoup plus souvent concernées par cette pratique que les garçons. Mais qu’il s’agisse d’une fille ou d’un garçon, la question du défrisage concerne avant tout les enfants aux cheveux texturés. Elle finit souvent par se poser, soit parce que l’enfant souhaite changer de look et découvrir ses cheveux lisses, soit parce que le parent envisage cette option.

D’autres raisons peuvent aussi expliquer le désir de défriser ou lisser les cheveux texturés des enfants : la sensation de passer des heures à démêler et entretenir des boucles parfois si serrées qu’elles exigent beaucoup de patience, les séances de coiffage redoutées, qui peuvent rapidement se transformer en moments de tension. Ou encore l’idée que l’enfant, qui cherche souvent à se fondre dans le groupe pour se sentir « moins différent » et forcément d’autres raisons existent…

Le défrisage des cheveux des enfants provoque de nombreuses conséquences 

Les produits défrisants cassent les liaisons internes du cheveu. Chez l’enfant, dont la fibre capillaire est plus fine et moins résistante, cela provoque très rapidement de nombreuses conséquences :

Le défrisage fragilise fortement la fibre encore immature, provoquant une casse importante chez l’enfant, un dessèchement extrême et une perte d’épaisseur visible.

Ainsi, les cheveux deviennent plus fins, moins denses et incapables de retenir l’hydratation.

De plus, la structure étant modifiée de façon irréversible, la texture naturelle ne revient jamais, sauf en coupant toute la partie défrisée. Ce traitement chimique peut aussi entraîner une perte de cheveux (alopécie chimique) et rendre les cheveux trop faibles pour supporter les coiffures protectrices, qui accentuent alors la casse.

Au niveau du cuir chevelu, le défrisage peut avoir des conséquences encore plus sévères. Les produits défrisants chimiques, très agressifs, peuvent provoquer des brûlures, des irritations, des démangeaisons intenses et des inflammations. Le cuir chevelu, encore immature et plus sensible chez l’enfant, réagit souvent par des plaques, des croûtes ou des rougeurs persistantes. Ces agressions répétées fragilisent durablement la peau, augmentent le risque d’infections, et peuvent mener à une alopécie cicatricielle, c’est-à-dire une perte de cheveux définitive sur certaines zones.

En parallèle des risques du défrisage sur les cheveux ou le cuir chevelu de l’enfant, l’utilisation des produits défrisants chimiques peuvent entraîner des conséquences psychologiques chez l’enfant.

En effet, en modifiant la texture naturelle du cheveu, cette action peut inconsciemment lui transmettre l’idée que ses cheveux ne sont “pas assez bien ou assez beau” ou qu’il doit correspondre à une norme pour être accepté. Donc, cela peut affecter l’estime de soi, créer une gêne vis-à-vis de son apparence, ou renforcer un sentiment de différence.

D’autant plus que certains enfants peuvent développer une dépendance au défrisage ou au lissage, craignant le retour de leurs boucles naturelles, tandis que d’autres associent douleur, contraintes ou remarques négatives aux soins capillaires, ce qui influence leur rapport à leur identité et à leur beauté.

Chez l’enfant, les glandes sébacées, essentielles pour renforcer la barrière protectrice du cuir chevelu, ne sont pas encore pleinement développées. Très vascularisé, le cuir chevelu peut devenir perméable à certains composants potentiellement nocifs présents dans les défrisants, qui peuvent alors passer dans la circulation sanguine, avec des effets sur la santé encore incertaine.

Certains parents et/ou enfants tiennent au défrisage malgré les risques établis 

En théorie, aucun défrisage ne devrait être réalisé avant l’adolescence, car le cuir chevelu, les glandes sébacées et la fibre capillaire d’un enfant sont encore immatures.
Les professionnels de la santé et les spécialistes en coiffure s’accordent à dire que le défrisage est à éviter avant 12 à 14 ans minimum, et idéalement encore plus tard.

Néanmoins, certains parents ou adolescents souhaitent toujours avoir recours au défrisage pour les raisons résumées plus haut. Donc il existe des conditions minimales pour limiter les dégâts de cette pratique.

Le fait de respecter l’âge minimal (vers 14 ans) est déjà la 1ère étape, à cet âge, le cuir chevelu devient un peu plus résistant et la fibre capillaire mieux formée.
Les risques liés aux produits défrisants persistent, mais ils sont moins élevés que chez les plus jeunes enfants.

Le défrisage est une technique qui nécessite une expertise donc un coiffeur spécialiste saura mieux manipuler cette technique (choix du produit, temps de pose, identification des zones sensibles et tous les gestes qui vont…). Ainsi, si l’adolescent souhaite avoir recours à cette pratique, mieux vaut se fier à l’expertise précise d’un spécialiste en évitant de faire le défrisage soit même à la maison

Comme expliqué plus haut, le défrisage “au thioglycolate” est moins risqué que le défrisage à la soude, il n’en demeure pas moins que le 1er choix est un procédé chimique mais moins agressif et moins irritant que le 2nd choix        

Après le défrisage, l’hydratation devient plus que nécessaire car la fibre capillaire devient sèche, fragile et poreuse donc l’utilisation des produits doux comme des masques nourrissants, des huiles légères ou des shampoings hydratants est fortement recommandé

Même si certaines précautions permettent de limiter les dommages, le défrisage reste, à tout âge, une pratique trop risquée pour les enfants. La fragilité de leur cuir chevelu et de leur fibre capillaire en fait un geste fortement déconseillé. L’essentiel est donc d’éviter totalement le défrisage et de valoriser toutes les textures naturelles : boucles, frisures, crépus… chacune est belle, unique et mérite d’être célébrée et protégée.

Quelles sont donc les alternatives au défrisage pour les enfants à cheveux texturés 

 Le premier effort à fournir est d’ordre psychologique : apprendre à valoriser les cheveux naturels, quelle que soit la nature de la boucle, et aider l’enfant à aimer sa propre texture. Cela passe par la mise en avant de sa singularité, mais aussi par la présence de modèles et de symboles forts qui représentent réellement la diversité. Ces figures d’identification permettent à l’enfant de se voir comme beau ou belle tel qu’il est.

Il est essentiel aussi de déconstruire le mythe du cheveu lisse comme unique norme de beauté et de reconnaître, enfin, que toutes les textures, bouclées, frisées, crépues, sont belles, légitimes et pleinement dignes d’être célébrées.

Vient ensuite les différentes solutions douces pour assouplir, définir ou faciliter la coiffure des cheveux texturés sans jamais passer par le défrisage.

Une routine capillaire hydratante et régulière

L’idée est de comprendre que le besoin des cheveux texturés est lié à l’hydratation profonde et optimale et opter ensuite pour une routine régulière avec des produits conçus spécifiquement aux cheveux texturés des enfants : un spray démêlant hydratant, un lait coiffant léger, une huile légère pour sceller l’hydratation

La définition des boucles pour embellir davantage la coiffure 

Différentes techniques existent pour mettre en valeur la beauté naturelle des boucles des enfants : finger coils ou scrunching… Ces méthodes permettent de ressortir la beauté des boucles et redonner confiance à l’enfant. Le stretching naturel aussi en utilisant des nattes ou des vanilles donne un allongement naturel aux cheveux texturés et permet une belle coiffure des enfants

Les coiffures protectrices adaptées aux enfants

Sans serrer et sans mettre des ajouts ou mèches synthétiques, nous pouvons opter de temps en temps aux coiffures protectrices pour donner une pause aux cheveux, protéger la fibre capillaire en gardant le cuir chevelu en bonne santé

L’estime de soi et l’acceptation de ses boucles demeure la meilleure alternative au défrisage ou au lissage. Ceci passe par l’apprentissage aux enfants de la beauté de leurs boucles, ondulées, frisées ou crépues en valorisant leur identité capillaire

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